Château la Gaffelière

Les origines du Château La Gaffelière

La présence d’anciennes vignes a été décelé en 1969 au cœur du domaine de la Gaffelière. Celles-ci remonteraient à l’époque romaine, comme peut attester la découverte d’un site rural habillé de mosaïques.

Au Moyen-Âge, au bord du chemin en contre-bas du village de Saint-Emilion se trouve une léproserie. Les « gaffets » appelés ainsi à cause de leur bâton (gaffe) qui leur sert à se déplacer et à mendier dont le nom de « La Gaffelière » au lieu. Cet hôpital existera jusqu’au XVIIème siècle. Par la suite, le Comte de Malet-Roquefort épouse Isabeau, descendante d’une famille installée à Saint Emilion depuis plusieurs générations, propriétaire des domaines de La Gaffelière et de Fonroque. Il confiera la culture de ses terres à des métayers qui en prendront possession petit à petit.

En 1840, la famille de Malet de Roquefort produit du vin aux lieu-dit Fondroque (futur château Fonroque), Peygenoustous et Saint-Georges. Ces vins sont considérés comme des vins de deuxième classe.

A la même époque, deux producteurs exerçaient au lieu-dit La Gaffelière : M.Boitard qui produisait 40 tonneaux commercialisés sous le nom de La Gaffelière-Boitard ou Canon-Boitard et monsieur Modet, producteur de 10 tonneaux. Le vignoble de monsieur Boitard deviendra le château Canon-La-Gaffelière.

Le Comte Jean-Léo de Malet-Roquefort rachète le vignoble de M.Modet en 1843 pour l’intégrer à son vignoble de Peygenoustous et Saint-Georges devenu Peygenoustous-Naudes.

En 1853, le vicomte Louis-Alexandre de Malet-Roquefort, commandant de la place de Libourne en 1815 et Vicomte et maire de Saint-Émilion de 1821 à 1830 puis de 1839 à 1844, offre à la ville un chemin privé qui sera utilisé pour permettre le passage de la voie ferré et formera la délimitation du vignoble actuel.

En 1862, le domaine viticole devient la pleine propriété de Jean-Léo de Malet-Roquefort, qui le cèdera par la suite à son petit-fils, Louis-Alexandre de Malet-Roquefort.

Pendant les années suivantes, la famille Malet-Roquefort revendra plusieurs domaines comme le vignoble de Fonroque en 1886 à Jean Chatonnet (déjà propriétaire du Château La Magdeleine), la parcelle de Peygenestous à Albert Macquin qui créera plus tard le Château Pavie-Macquin, et celui du Puy-Blanquet revendu en 1950.

Le vignoble de Peygenoustous-Naudes est ensuite réuni à celui du château La Gaffelière-Naudes.

Le 16 juin 1955 le domaine La Gaffelière-Naudes est classé premier grand cru classé B. Classement qu’il garde jusqu’à ce jour.

En 1990, un nouveau chai de vieillissement est construit. Conçu par Philippe Mazières, ce chai souterrain en béton est une première à Saint-Emilion.

Depuis 2004 Alexandre et Léo de Malet Roquefort collaborent main dans la main pour une bonne gestion du domaine et poursuivent ensemble les actions de modernisation (restructuration du vignoble, plantations, investissements) tout en restant fidèles à l’esprit et à l’histoire de la famille. C’est à cette date qu’ils font appel à Stéphane Derenoncourt qui les accompagne depuis pour l’élaboration des vins.

En 2013, le cuvier est entièrement repensé par l’architecte Olivier Chadebost pour une somme de trois millions d’euros. Il allie haute technologie et esthétique. L’installation de 20 cuves inox thermo-régulées permettent une vinification parcellaire très précise. Ce nouvel espace de vinification est associé à d’autres investissements tels que machine à tri optique, chambre froide, pressoir vertical.

En juin 2022, le château La Gaffelière annonce le retrait de sa candidature au septième classement des crus de Saint-Emilion.

Le terroir et vinification de ce vin de Saint-Emilion

Terroir

La propriété compte aujourd’hui 38 hectares dont 22 en 1er Grand Crus Classé.

Les parcelle du domaine se situent sur trois zones :

• « Le plateau calcaire à astéries : des couches de 3 à 5 m d’argiles et de marnes vertes coincées entre deux assises de calcaire. Le tout s’élève à environ 90m au-dessus du niveau de la mer. A partir du XVIème siècle, le calcaire a fait l’objet d’extraction à grande échelle, les blocs de pierre servant à la construction des monuments et hôtels particuliers de Bordeaux.

 

• La Côte exposée sud à sud-ouest : C’est une situation privilégiée pour la culture de la vigne car elle permet de cumuler une exposition et une pente favorables à la maturation, au drainage naturel des eaux ; de plus les affleurements de Molasses argileuses du Fronsadais en sous-sol permettent de réguler l’alimentation hydrique et minérale de la vigne.

 

• Le pied de côte : constitué de sables profonds carbonatés par le colluvionnement. Ces sols fragiles mais sains demandent une attention particulière pour permettre, par un travail précis, de faire ressortir la finesse et le fruit » (source officielle du Château)

L’encépagement du vignoble est de 75% de Merlot, 25% de Cabernet Franc.

Vinifications

Durant les vendanges manuelles, les grappes sont transportées par cagettes individuelles d’une dizaine de kilos. Elles passent une nuit en chambre froide avant que les baies soient séparées des rafles de manière mécanique. Elles sont ensuite transportées par tapis jusqu’au trieur optique. Le remplissage des cuves se fait par gravité naturelle étant donné qu’elles se situent en dessous de la réception de la vendange.

Chaque parcelle est vinifiée séparément ce qui permet d’en extraire l’expression même de son terroir.

L’élevage s’effectue toujours en lots séparés. Le remplissage des barriques (50% de bois neuf pour Château La Gaffelière) est alors facilité par la gravité naturelle puisque le chai souterrain est en contrebas du cuvier. Le cru va alors vieillir pendant 14 à 16 mois avec seulement deux soutirages à l’esquive afin de vérifier le bon déroulement du processus.

Les différents vins et millésimes du château La Gaffelière

Château La Gaffelière est le premier vin du Château. La production annuelle est de 60 000 à 80 000 bouteilles.

On retrouve dans ce vin rouge des arômes de fruits rouges et d’épices douces. En bouche, sa rondeur et son opulence sont très séduisants dès l’entame, puis les tannins soyeux nous guident jusqu’à une finale droite et précise.

C’est un vin de longue garde pouvant dépasser 20 ans en bon millésime.

Les meilleurs millésimes à acquérir : 1945, 1959, 1982, 1989, 1990, 2000, 2005, 2009, 2010, 2016

Clos La Gaffelière est le second vin du domaine, il a été créé en 1985. Il est issu à 90% des sélections parcellaires des pieds de côtes et est doté d’un cuvier et d’un chai spécifique.

L’assemblage de ce vin de bordeaux est principalement constitué de Merlot (90%) et de Cabernet Franc.

Vin plaisir et de moyenne garde (10-15 ans), une bouteille qui se boit davantage dans sa jeunesse.

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