Vin Latour, vin de Bordeaux

Les origines des vins Latour, de Bordeaux

Située au cœur du Médoc, les vins du château Latour sont dotés d’une histoire passionnante remontant au XIVème siècle. Des archives datant de 1331 ont été retrouvées et dévoilent son existence par l’accord d’une autorisation de construire une tour fortifiée dans la paroisse de Saint Maubert. C’est d’ailleurs cette tour, surmontée de son clocheton, qui orne aujourd’hui l’étiquette des bouteilles.

L’histoire du Latour est marquée par sa stabilité patrimoniale. Après une suite de mariages et d’héritages, celui-ci reste pendant près de 300 ans dans la famille Ségur, qui se chargera de développer le domaine. D’abord, par le biais d’Alexandre de Ségur, qui acquerra le domaine de Lafite en 1716, puis par son fils Nicolas-Alexandre surnommé « le Prince des Vignes » qui agrandira ses terres avec l’acquisition de Mouton et Calon.

Au cours du XVIIIème siècle, les vins Latour suscitent l’attrait outre-Manche. Profitant d’une renommée croissante, celui-ci est classé Premier Grand Cru en 1855, dans un groupe qui compte également Margaux, Lafite-Rothschild, Haut-Brion et Mouton Rothschild depuis 1973.

En 1962, le domaine Latour jusqu’alors toujours entre les mains des héritiers de la famille Ségur est racheté par deux grands groupes britanniques Pearson puis Allied Lyons. A la tête du Château, Allied Lyons comprend que la gestion du domaine est coûteuse, le marché est en baisse et le cru traverse une période troublée. Des défauts de netteté toucheront plusieurs millésimes.

La vente du Premier Grand Cru est actée. En 1993, François Pinault reprend les rênes via sa holding Artémis et donne un nouveau souffle au Château Latour. Toujours à la recherche d’une extrême précision dans l’élaboration des vins, les systèmes de vinification, les chais, le cuvier sont modernisés.

En 1998, Frédéric Engerer est nommé gérant entouré d’une nouvelle équipe technique, visant à améliorer la qualité des vins du Château Latour. La stratégie commerciale change, le premier vin est raréfié, le Château développe les Forts de Latour et le Pauillac de Latour.

Par respect pour l’environnement, le Château Latour se tourne vers la biodynamie en 2009. Les premiers essais sont concluants sur la vingtaine d’hectares testés. Ainsi, en 2015 l’ensemble du domaine soit 92 hectares est lancé vers la certification en bio qu’il obtiendra totalement en 2018. Le Château Latour sera le premier des Premiers Grands Crus à produire dans l’agriculture biologique.

Le terroir de Latour

Les vignes du Château Latour bénéficient d’un emplacement idéal et du terroir de Pauillac. Sur les 92 hectares du domaine, 47 hectares de vignes sont consacrés au Grand Vin de Latour et sont situées sur une croupe graveleuse d’un seul tenant nommé « L’Enclos » entre les châteaux Pichon-Longueville Lalande et Léoville Las Cases. Proche de la Gironde, cette croupe dispose d’un sous-sol argileux bien drainé qui apporte au vin une élégance et une grande concentration.

Le domaine possède plusieurs parcelles replantées entre 1963 et 1968 où les vignes sont la base de la production du vin Les Forts de Latour.

L’encépagement reste fidèle à son terroir avec majoritairement du Cabernet Sauvignon (76%) donnant ce caractère, cette couleur, cette fraîcheur qui caractérisent les vins du Château Latour. 22% de Merlot, puis 2% de Cabernet Franc et de Petit Verdot sont également présents.

Vinifications des vins Latour, de Bordeaux

Pour préserver la qualité du raisin, les vendanges sont effectuées exclusivement à la main. Les raisins sont cueillis minutieusement afin de ne récolter que des grappes à maturités. Eraflée, foulée, la vendange arrive ensuite dans des cuves de fermentation en inox. Elle est triée selon l’âge des vignes, le cépage et le contexte historique. Il est essentiel de constituer des ensembles harmonieux dès la récolte.

Pendant les écoulages, le vin est séparé de son marc puis garder à nouveau en cuve afin de procéder à la fermentation malolactique. Cette étape est cruciale et détermine la souplesse, la précision ainsi que la rondeur du vin.

A la suite de cette étape, débute la dégustation des cuves, l’assemblage et l’élevage. Les vins de Latour sont élevés intégralement en barriques de chêne pendant 18 mois. 5 à 6 fois, les vins sont soutirés pour dissocier le vin clair de ses lies. La dégustation déterminera la date de la mise en bouteilles.

Chaque année, la propriété produit environ 400 000 bouteilles. Le plus prestigieux, le Grand Vin de Latour compte environ 220 000 bouteilles, 140 000 pour les Forts de Latour et le reste en Pauillac.

Les vins de Château Latour

Depuis 2012, le Château Latour ne commercialise plus ses vins en primeur mais uniquement « en livrable » lorsque le vin a atteint sa maturité. Les vins sont donc prêts à être bus ou bien ils peuvent être gardés quelques années en cave. C’est une singularité du Château Latour parmi les Premiers Grands Crus Classés.

Le Grand Vin de Latour est constitué des vieilles vignes et des plus belles parcelles du domaine. Présent à 90 % dans l’assemblage, le cabernet sauvignon est le cépage ultra dominant. Son élevage est effectué intégralement en fût neuf. Les plus grands millésimes permettent à ce vin de traverser des décennies et d’avoir un potentiel de garde exceptionnel.

Les Forts Latour est un second vin non pas moins travaillé que le premier. La qualité de ce vin peut le placer au niveau des grands crus du Médoc. Son élevage varie, le pourcentage de barriques neuves est proportionné en fonction de la structure du vin (50 à 60%). Même si l’assemblage peut différer selon les années, le Merlot prend une place plus importante (25%) que chez le Grand Vin.

Le Pauillac produit depuis 1989, est issu des plus jeunes vignes du Château et des terroirs moins prestigieux. 20% de barriques neuves est introduite, avec un assemblage autour de 45% de Merlot.

La température de conservation idéale se situe entre 10 et 13°.

Arômes et millésimes du Latour

Ce Premier Grand Cru Classé est généralement dense. Après plusieurs années de garde, il révèle une grande intensité aromatique. On y retrouve des arômes de noyaux de cerise, des notes de cèdres, de tabac et de réglisse.

Au nez, celui-ci s’ouvre sur des arômes fruités. C’est un vin dense, tannique, compacte avec une belle structure aromatique qui s’expliquent par le terroir, dont le cépage cabernet sauvignon est l’élément phare.

Ce vin s’accordera à la perfection avec des tournedos façon Rossini, un agneau de lait, une belle entrecôte accompagnée de cèpes de Bordeaux.

Les meilleurs millésimes pour ce grand vin ont été les années 1929, 1945, 1961, 1982, 1990, 2005, 2009, 2010. Il a obtenu cette fameuse note de 100/100 par Robert Parker sur les millésimes 1961, 1982, 2003, 2009 et 2010.